Pour défendre son projet de Coupe du monde tous les deux ans, Gianni Infantino, le président de la FIFA est allé un peu loin. « Il faut donner de l’espoir aux Africains pour qu’ils n’aient pas à traverser la Méditerranée pour pouvoir avoir une vie meilleure ici », a-t-il déclaré devant le Conseil de l’Europe.
S’exprimant lors d’une session de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, un organe transnational dédié au soutien des droits de l’homme, le président de la FIFA, Gianni Infantino a déclaré que les pays hors d’Europe avaient besoin d’un plus grand accès aux compétitions nationales de football pour éviter des conséquences dramatiques.
Gianni Infantino affirme que la Coupe du monde biennale créerait des revenus de 3,3 milliards de livres sterling, soit 2.582 milliards f CFA. Il a déclaré à l’assemblée : « Ce sujet n’est pas de savoir si nous voulons une Coupe du monde tous les deux ans, mais de savoir ce que nous voulons faire pour l’avenir du football ».
« Si nous pensons au reste du monde », a-t-il poursuivi, « et à la grande majorité de l’Europe, alors nous devons penser à ce que le football apporte. Le football est synonyme d’opportunités, d’espoir et d’équipes nationales. Nous ne pouvons pas dire au reste du monde : donnez-nous votre argent, mais regardez-nous à la télévision. Nous devons les inclure. Nous devons trouver des moyens d’inclure le monde entier pour donner de l’espoir aux Africains afin qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée pour trouver peut-être une vie meilleure mais, plus probablement, la mort dans la mer. Nous devons donner des opportunités, donner de la dignité. Pas par la charité mais en permettant au reste du monde de participer. Peut-être que la Coupe du monde tous les deux ans n’est pas la réponse. Nous en discutons. »
Le football évolue dans une direction «â€‰où quelques-uns ont tout et la majorité n’a rien » selon lui. «â€‰En Europe, la Coupe du monde a lieu deux fois par semaine parce que les meilleurs joueurs y jouent. L’Europe n’a pas besoin d’autres événements » , ajoute-t-il pour justifier le fait que les Coupes du monde n’ont plus lieu sur le Vieux continent. Pourtant la confédération sud-américaine s’oppose également à ce nouveau format de mondial. Cette idée n’est «â€‰peut-être pas la réponse » à tous les problèmes, a admis Infantino, mais elle constitue un «â€‰antidote » aux aspirations de certains clubs de la Super League et un premier pas dans la tentative de «â€‰mettre tout le monde à bord » .
«Une imbécilité sans nom», juge Sepp Blatter
L’ancien dirigeant de la Fifa, Sepp Blatter, a considéré que disputer le Mondial à ce rythme-là « est d’une imbécilité sans nom ». Un « mea-culpa » quant à sa première prise de position, en 1998, alors qu’il venait d’être élu président de l’instance footballistique mondiale. « J’avais laissé entendre, pour plaire aux Africains parce qu’ils n’avaient que trois représentants à l’époque, qu’on pouvait organiser une Coupe du monde tous les deux ans », raconte-t-il en exclusivité au micro d’Europe 1.
Sepp Blatter poursuit : « Les Africains avaient applaudi, mais après, les gens de mon administration m’ont dit que j’avais faux, alors j’ai laissé tomber ». La réforme, actuellement discutée entre les fédérations nationales de foot, est souhaitée non seulement par l’ancien entraîneur français Arsène Wenger , mais aussi par le président de la Fifa, Gianni Infantino. Toutefois, pour son prédécesseur Sepp Blatter, cela risque d’alourdir un calendrier footballistique « déjà tellement surchargé ».