Le président Recep Tayyip Erdogan a menacé d’expulser dix ambassadeurs de plusieurs pays dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, après un appel à libérer l’opposant Osman Kavala, lancé lundi, par ces Etats.
Dans un communiqué publié lundi, dix pays occidentaux avaient appelé à un «règlement juste et rapide de l’affaire» Osman Kavala, éditeur et mécène turc devenu une bête noire du régime. L’opposant Osman Kavala est emprisonné depuis quatre ans sans jugement. « Le retard persistant [pris par] son procès (…) jette une ombre sur le respect de la démocratie, de l’État de droit et de la transparence du système judiciaire turc », ont écrit les 10 pays.
En réponse à l’appel lancé par les dix pays occidentaux dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, Erdogan a menacé d’expulser leurs ambassadeurs de son territoire. «J’ai dit à notre ministère des Affaires étrangères que nous ne pouvons pas nous permettre de les accueillir dans notre pays. Est-ce votre devoir de donner une leçon à la Turquie ?», a déclaré Recep Tayyip Erdogan, selon des propos rapportés par plusieurs médias turcs. « La République de Turquie est un État de droit démocratique. Il est inacceptable que des ambassadeurs fassent des recommandations et des suggestions à la magistrature dans le cadre d’une affaire en cours », a réagi sur Twitter le ministre turc de l’Intérieur, Süleyman Soylu.
Agé de 64 ans, Osman Kavala est un homme d’affaires et philanthrope croupit dans la prison de Silivri depuis plus de quatre ans, victime d’une procédure kafkaïenne et sans avoir été condamné par un tribunal. Au contraire, le 18 février 2020, Kavala et d’autres figures de la société civile turque ont été acquittés des charges de « tentative de renversement du gouvernement » qui pesaient contre elles, pour avoir prétendument soutenu les manifestations du parc Gezi, à Istanbul, en 2013…