Le bilan du massacre de Kishishe a été revu à la hausse. Les autorités estiment que le drame dont ils accusent la rébellion du M23, le 29 novembre dans le village de Kishishe, avait fait «autour de 300 morts».
Le massacre dont les autorités congolaises accusent les rebelles du M23 avec la collaboration de l’armée rwandaise, a fait selon le gouvernement congolais 272 victimes alors que, le bilan initial faisait état d’une centaine de morts. Le ministre de l’Industrie de la RDC, Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu, a estimé lundi soir que le massacre dont Kinshasa accuse la rébellion du M23, le 29 novembre dans le village de Kishishe, avait fait «autour de 300 morts».
M. Paluku parlait lors d’un point de presse au côté du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. Julien Paluku, originaire de cette région, affirme que ce qui s’est passé à Rutshuru est assimilable à un crime de guerre. « Ce qui s’est passé dans le Rutshuru, c’est un drame, un crime de guerre », il s’est exprimé dans sa casquette d’ancien gouverneur du Nord-Kivu, rapporté par Polotici.cd.
#RDC #M23 Ce qu’il faut retenir du massacre de #Kishishe ⤵ï¸
— POLITICO.CD (@politicocd) December 5, 2022
📌 Près de 270 civils tués.
📌 Certaines victimes massacrées dans une église.
📌 Un génocide planifié de congolais en cours d’exécution.
📌 Une stratégie d’élimination d’une communauté congolaise par les rwandais. pic.twitter.com/tLJGE7cphl
Accusations rejetées
Le mouvement rebelle a rejeté ces accusations et reconnu la mort de huit civils dans ce village, tués selon lui par des «balles perdues» lors de combats avec des miliciens. Pour expliquer les nouveaux chiffres en possession du gouvernement, MM. Paluku et Muyaya ont indiqué qu’ils provenaient de la société civile et d’une «organisation qui regroupe toutes les communautés» de la région.
«Chaque communauté a pu recenser, à travers les antennes qui sont à Kishishe et environs, les personnes qui sont mortes», a expliqué M. Paluku, qui a été gouverneur de la province du Nord-Kivu de 2007 à 2019. «Une communauté à elle seule a plus de 105 personnes tuées», a précisé M. Paluku.
«On a autour de 300 morts», a-t-il dit, en réponse à une question, «des gens qui sont connus, régulièrement habitants de Kishishe, qui n’ont rien à voir avec les FDLR (rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda), rien à voir avec des maï-maï» (miliciens communautaires), a-t-il affirmé. Dans son propos introductif, le ministre de l’Industrie a parlé de quelque «272 civils tués».