La traque contre les cybercriminels a pris de l’ampleur depuis quelques semaines. L’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC) montre une détermination sans faille à éradiquer le phénomène, mais dans la foulée, des voix s’élèvent pour dénoncer une traque exagérée. Dans une vidéo diffusée sur sa page Facebook, l’artiste Vano a fait une doléance à l’endroit du président Patrice Talon, en faveur des jeunes mis en cause.
C’est sûrement la première fois qu’il apparaît très calme dans une vidéo live sur un sujet d’actualité. Connu pour ses prises de paroles brutales, Vano a abordé la question de la lutte contre la cybercriminalité. Dans cette vidéo suivie par plus de 18 mille personnes au moment où nous mettons sous presse, l’artiste a reconnu l’illégalité de cette activité réprimée par le Code du numérique, mais il incite à la réflexion sur d’autres pistes de solution contre le mal.
Selon lui, la traque et les lourdes peines infligées aux jeunes cybercriminels ne peuvent pas régler le problème. C’est pourquoi, il a invité le président Patrice Talon a ramené la balle à terre afin de réfléchir à d’autres issues plus reluisantes pour l’avenir des jeunes. « Dans la vie, tout le monde a droit à une seconde chance. Mais quelqu’un qui prend par exemple 10 ans de prison ne peut plus jouir d’une seconde chance », a-t-il dit.
Ce qui nous arrive aujourd’hui, ça fait mal. Je ne dors pas. La jeunesse souffre.
Vano Baby
« Monsieur le président, Genoux au sol, je vous demande très respectueusement de revoir la méthode. Je vous le demande de tout mon cÅ“ur, réfléchissez autrement sur la situation de la jeunesse », a-t-il lancé en langue Fon au président de la République. En somme, Vano soutient que l’une des causes de la cybercriminalité, c’est le chômage et le manque d’issues favorables pour les jeunes.
« J’ai affronté ma peur… »
Jusque-là, Vano Baby est le seul artiste qui a pris publiquement la parole sur le sujet, mais cela n’a pas été facile. Il a confié qu’à plusieurs reprises ses proches et staff lui ont refusé de se prononcer à cause des éventuelles représailles. « Mon staff m’a refusé ça, mais je ne pouvais pas rester longtemps sans rien dit. J’ai dû affronter ma peur. Je sais que cette vidéo peut me créer des ennuis, mais j’assumerai », a-t-il martelé.