Depuis l’annonce du départ de la force Barkhane du Mali, d’autres pays du Sahel sont cités pour abriter une base militaire française dans le cadre de la lutte anti-djihadiste dans la région. Le Bénin est de plus en plus évoqué sur cette liste de pays demandeurs, mais des voix s’élèvent déjà pour s’y opposer. C’est le cas du député David Biokou, qui est contre cette option.
Le député David Biokou ne veut pas de la force Barkhane ni d’une autre force militaire française au Bénin. Selon le parlementaire, l’installation des forces armées françaises sur le territoire national pourrait être un frein à la dynamique de développement engagée par le président Patrice Talon. « Franchement, j’ai peur qu’on vienne le déranger, a-t-il déclaré au micro de Crystal News.
L’élu de la 19e circonscription électorale compare la gouvernance de Patrice Talon à celle de Paul Kagamé. Une gouvernance, qui selon lui est enviée dans toute l’Afrique. Il craint que l’arrivée des forces françaises freine l’ardeur de développeur dont fait montre le Chef de l’Etat depuis 2016. « Il ne faudrait pas que ces gens-là (français) soient un handicap pour lui aujourd’hui. La France n’a pas d’ami, les européens n’ont pas d’ami. Ils ont que des intérêts. Je veux que nos intérêts soient croisés, mais pas pour déranger le Bénin », a-t-il dit.
Une opposition partagée…
David Biokou n’est pas le seul à s’opposer à une éventuelle installation d’une base militaire au Bénin. Avant lui, le député Benoît Dègla a aussi dit « non » à l’intervention de la force Barkhane sur le territoire béninois pour lutter contre le terrorisme. Pour lui, le Bénin dispose des hommes aguerris pour ce combat. Il est pour un soutien logistique et stratégique, mais pas pour une installation formelle de bases militaires étrangères.
Cette opposition est partagée par une partie de l’opinion, fortement influencée par le sentiment anti-France qui fait rage dans les pays de l’Afrique de l’Ouest ces derniers mois. Il faut souligner qu’à la date d’aujourd’hui, le gouvernement béninois n’a encore pris aucune décision officielle en ce qui concerne l’installation de Barkhane sur son territoire.