En octobre dernier au Nigéria, les manifestations ont été généralisées contre l’Escouade spéciale de lutte contre le vol (Sars), décriées dans tout le pays. Selon le Président Muhammed Buhari, les jeunes Nigérians ont profité de ces manifestations pour tenter de le démettre de ses fonctions.
Le président Nigérian Muhammed Buhari s’est exprimé, jeudi 10 juin, lors d’une interview exclusive dans l’émission « Good Morning Show » sur ARISE TV. Lors de l’interview, le général et homme d’État a déclaré que les manifestations #EndSARS étaient des tentatives de la jeunesse nigériane pour le démettre de ses fonctions présidentielles. Il a également attribué la perte d’investissements étrangers au Nigeria à ces manifestations.
Interrogé sur les projets de son régime pour rendre le Nigeria plus attractif pour les investissements étrangers, M. Buhari a expliqué que les jeunes devaient bien se comporter s’ils voulaient de meilleurs emplois. « Cette question a trouvé une réponse lorsqu’il y a eu les manifestations #End SARS. Vous vous souvenez des jeunes qui voulaient se réunir ici et m’enlever. »
« J’ai ordonné aux membres du conseil exécutif d’aller dans chaque État pour parler aux gouverneurs, aux chefs traditionnels et aux hommes d’affaires afin de dire aux jeunes que s’ils veulent des emplois, ils doivent bien se comporter et s’assurer que le Nigeria est sécurisé », a déclaré le président. Et d’ajouter : « Pour que les gens puissent venir investir parce qu’ils savent que le Nigeria est sécurisé. Nous sommes (un) pays riche, et Dieu nous a dotés.
Les manifestations #EndSARS
En octobre dernier, des milliers de Nigérians ont manifesté contre les violences policières, en se ralliant sous la bannière de #EndSARS, du nom d’une unité de police controversée.
Après la répression sanglante du mouvement de contestation, l’ONU avait appelé au respect des droits de l’homme mais le président Muhammadu Buhari s’est montré intransigeant. En tout, au moins 56 personnes (manifestants, civils et policiers) avaient été tuées au Nigeria, selon Amnesty International.
Les manifestations #EndSARS ont débuté par une demande de dissolution de la SARS (Special Anti-Robbery Squad) et de fin des brutalités policières. Les protestations ont également débouché sur la demande d’une meilleure gouvernance et de réformes institutionnelles. Finalement, le gouvernement a déclaré qu’une directive présidentielle spéciale avait ordonné la dissolution immédiate de l’Escouade spéciale de lutte contre le vol (Sars).