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Chronique

Les germes de l’implosion aux portes du Bénin ?

Par
Anges Banouwin
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Tel un fruit mûr, la nouvelle de la prise de distance de l’Union islamique du Bénin (UIB) du Cadre de concertation des confessions religieuses (CCCR) du Bénin est enfin tombée en début de semaine.

Notifiée par courrier le 5 septembre dernier, le retrait de l’UIB du CCCR a été vulgarisé suite à la démission de son représentant, de l’instance de concertation, dont il en assumait la présidence quatre jours plus tard.

Mesure de principe et /ou conservatoire, dans l’un ou dans l’autre cas, cela reste un signal fort. Bien qu’envisageable au fil des évènements, le cours des événements reste l’expression évidente du malaise sociopolitique dans le pays.

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Cette situation énigmatique ne fait l’ombre d’aucun doute sur  des velléités au cÅ“ur de la gouvernance publique au Bénin. Révélatrice, de ce qui se joue dans l’antichambre de l’animation de la vie sociopolitique au Bénin.

En juin dernier, l’Union s’était vue obligée de sortir de son mutisme pour rappeler qu’elle n’a pas vocation à s’opposer aux autres confessions religieuses, notamment sur des questions fondamentales touchant à la vie des citoyens, au développement et à la stabilité du pays. De même, qu’elle n’a pas pour mission de se constituer en organe d’opposition ou de soutien des autorités politiques et administratives du pays à l’image des partis politiques.

Coïncidence pour coïncidence ?

Il y a quelques jours,  lundi 2 septembre 2024, le  CCCR du Bénin, à travers un point de presse donné par son Secrétaire général, a fait un plaidoyer au président de la république Patrice Talon pour la relecture du code électoral.

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Le cadre de concertation était revenu sur les 8 recommandations formulées par les experts nationaux et internationaux au même titre que les autres confessions religieuses et acteurs de la société civile pour des élections paisibles, libres, et transparentes, lors du colloque organisé par le clergé béninois en avril dernier.

Avec une invite faite au président de la République et son gouvernement, le président de l’assemblée nationale et les députés de la 9e législature pour la prise en compte de ses recommandations; la classe politique en générale, avec une sollicitation formulée aux populations.

Une semaine jour pour jour, après cette déclaration, la démission du président de l’IUB et le retrait de l’Union du CCCR ne semblent pas anodines.

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Signes avant-coureurs ?

Une levée de boucliers s’était observée contre le clergé béninois au lendemain du colloque du 25 avril 2024 sur le code électoral pour la paix et le vivre ensemble.  Des médias avaient relayé une déclaration attribuée à l’UIB apportant quant à elle  son soutien au code électoral objet de polémiques.

Face au tollé engendré par cette annonce, l’Union islamique du Bénin (UIB) a, à travers un communiqué, exprimé son désaccord à la déclaration de soutien au code électoral faite par des imams réunis, dimanche 23 juin à Parakou pour une séance de prière.

L’Union a rappelé qu’en réalité, le président de l’UIB a été sollicité par son deuxième vice-président pour co-célébrer une prière nationale organisée par un parti politique. Les événements ont ensuite pris une tournure inattendue, les conduisant à assister à une déclaration de soutien. Tout en regrettant les confusions provoquées par cette situation, elle a décliné toute implication de ses instances dans ce projet.

Jusqu’à l’implosion sociale?

La position adoptée par l’UIB et son président en prenant leur distance du CCCR, si elle est tout à fait légitime, elle serait utile d’avantage, si elle permettait à l’opinion de sortir de la brouille dans laquelle elle est souvent congestionnée par les acteurs politiques.

Il est une velléité que la cause des tensions en Afrique et au sud du Sahara, est moins pour une question de mieux être des populations. Mais beaucoup plus du fait de la volonté manifeste de quelques-uns à confisquer ou conquérir le pouvoir d’Etat par tous les moyens.

Ces signes qui s’observent sont l’expression d’un malaise profond. Et quand les leaders religieux en arrivent à de telles dissensions,  il y a des raisons de croire que la situation mérite de s’y attarder.

Mais alors, qui pourra en être le conciliateur si tant est que les gardiens moraux en arrivent à pareille situation ?

Alors que, 2026, année des élections générales s’approche à grands pas avec ses incertitudes, lorsqu’il y a du feu sur l’eau, il faut  craindre quand il embrasera la côte.

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