Pour les législatives prochaines, la question des 10% préoccupe toutes les sensibilités politiques en lice. C’est le défi le plus important à relever au soir du 08 janvier 2023. Cette règle des lois électorales est considérée comme une manÅ“uvre du pouvoir Talon pour éliminer les partis d’opposition. Mais il n’en est rien selon Wilfried Léandre Houngbédji.
Selon le Porte-parole du gouvernement, la source des 10% qui donnent de la sueur froide aux partis politiques ne date pas du régime de Patrice Talon. « Les 10% ont une histoire antérieure à Patrice Talon », a-t-il déclaré.
C’est quand même au Bénin que nous avons décidé que les candidats à l’élection présidentielle qui auront recueilli au moins 10% de suffrages bénéficieront d’un remboursement partiel des frais qu’ils auraient engagés dans la campagne. Voyez déjà qu’il y avait une source aux 10%. C’est une question de logique sur toute la ligne.
Wilfried Léandre Houngbédji
Dans son argumentaire, le Porte-parole du gouvernement a par la suite évoqué les réformes opérées pour assainir le système partisan. A l’en croire, ces réformes, compte tenu des objectifs visés, ont conforté la règle des 10%. « Nous avons fait des réformes qui postulent l’avènement de grands partis d’envergure nationale, associé au financement public des partis politiques pour les arracher des griffes de mafia ou de financement occulte. Quand on fait ça, il faut forcément qu’il y ait des normes, des contraintes ; et c’est ça qui a emmené à fixer le taux de 10% », a-t-il expliqué.
Wilfried Léandre Houngbédji est allé encore plus loin en rappelant la limite d’âge exigée par la Constitution dans le cadre de l’élection présidentiel. Il a fait constater qu’au Bénin, « nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République s’il n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et/ou plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ». « C’est des choix que l’ont fait à un moment donné, en fonction des objectifs que l’ont veut atteindre dans la construction d’une nation moderne », a justifié le Porte-parole.
Susciter la création de grands partis
A l’analyse des propos de Wilfried Léandre Houngbédji, on peut dire que l’un des objectifs de la règle des 10% est de susciter les partis politiques à se regrouper. Il a donné l’exemple de l’ex-Parti du Renouveau Démocratique (PRD) qui n’a pas pu réuni les 10% lors des communales de mai 2020.
Après cet échec, le parti d’Adrien Houngbédji a dû se fondre dans l’un des blocs de la mouvance. Avec cette stratégie, le parti a désormais des chances d’avoir des députés au parlement. Wilfried Léandre Houngbédji estime que les partis d’opposition et d’autres formations politiques qui n’arriveraient pas à relever le défi des 10% au soir du 08 janvier devrait en tirer les conséquences dans le sens du PRD.
Pour rappel, la règle des 10% est prévue par le code électoral en son article 146 pour ce qui concerne les législatives. Selon ledit article, « seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges ».