Sous la pression de l’armée éthiopienne qui a fait une progression fulgurante ces derniers mois avec la reprise de plusieurs villes, les rebelles du TPLF ont annoncé ce lundi, avoir décidé de se replier vers le Tigré.
Les rebelles éthiopiens du Tigré, qui avaient avancé ces derniers mois dans les régions voisines de l’Amhara et de l’Afar, sont en train de se replier vers leur région afin d’« ouvrir la porte » à l’aide humanitaire, a annoncé lundi à l’AFP leur porte-parole. « Nous avons décidé de nous retirer de ces zones vers le Tigré. Nous voulons ouvrir la porte à l’aide humanitaire », a déclaré Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
« Nous menons des retraits phase par phase. Nous avons commencé à retirer nos forces il y a quelques semaines. Nous l’annonçons maintenant », explique M. Getachew, affirmant notamment que les rebelles ont « quitté » Lalibela. Cette ville classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité a plusieurs fois changé de mains, comme d’autres localités.
Début décembre, les rebelles avaient déjà procédé à un ajustement stratégique de leur position. « Nous avons procédé à des ajustements en prenant en compte la suite de notre offensive stratégique et des territoires auxquels nous accordons une importance militaire », peut-on lire dans un communiqué du commandement militaire tigréen, daté du 1er décembre.
La guerre civile qui ravage le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020 a connu un nouveau rebondissement sur le champ de bataille. Depuis mercredi 1er décembre, le gouvernement a repris le contrôle de larges parcelles de territoire aux insurgés des Forces de défense du Tigré (TDF) lors d’une contre-offensive à laquelle le premier ministre, Abiy Ahmed, a personnellement pris part en faisant de brèves apparitions sur le front en treillis militaire.
En marge de la réunion du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU tenue vendredi, l’organisation a décidé de lancer une enquête internationale sur les exactions dans le conflit Ethiopien. Parallèlement, l’ONU a mis en garde contre une « violence généralisée », lors de sa session spéciale pour se pencher sur les violations des droits en Ethiopie.