L’argument presque populaire, selon lequel, les cybercriminels qui font de l’arnaque en ligne vengeraient le Bénin sur le colonisateur est erronée. Pour Ouanilo Médégan, Directeur du pôle de la Sécurité des systèmes d’information, il s’agit d’un argument farfelu. Un vrai canular qui ne peut justifier les agissements de ces cybercriminels.
La perception de certains Béninois de la cyber-escroquerie est totalement erronée. Tout Béninois intellectuellement bien constitué devrait le savoir pour ne pas cautionner la bêtise inconsciemment. « C’est triste et regrettable qu’une bonne partie de la population considère que ce phénomène n’est pas grave. Elle considère les ‘’gayman’’ (cybercriminels) comme des Robins des bois qui volent chez les blancs qui nous avaient colonisés et qui redistribuent dans la société », a déploré Ouanilo Médégan.
Dans l’entretien accordé au journal du service public, le Directeur du pôle de la Sécurité des systèmes d’information de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (ASIN), a fait savoir que la cible des cybercriminels n’est pas que des occidentaux. Contrairement donc à ce que certains pensent, des africains et surtout des Béninois sont aussi victimes de la cyber-arnaque.
Ces gens ne sont pas des Robins des Bois, dans la mesure où nous avons des chiffres qui montrent que le nombre de victimes venant du Bénin et du continent africain est plus important que le nombre de victimes en Occident. Toute la population béninoise doit comprendre que la cyberescroquerie n’est pas une revanche sur la colonisation.
Ouanilo Médégan
Toutefois, il a précisé que « les sommes récoltées à la suite de ces manÅ“uvres ne sont pas plus considérables que celles de l’Europe ». Mais dans tous les cas, « ces escrocs brisent des vies au Bénin et ailleurs », a-t-il indiqué. Selon Ouanilo Médégan, les conséquences de la cyber-escroquerie sur les victimes sont énormes. « Le nombre de personnes en dépression ou malades du fait de ce phénomène est important. Vous n’en avez pas l’idée mais il y a eu des suicides et des carrières brisées », a-t-il déclaré.