A la demande du président béninois Patrice Talon et plusieurs autres de ses pairs, le Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sera bientôt révisé. Un comité travaille déjà pour la concrétisation de cette réforme majeure, qui répondra aux ruptures brutales de l’ordre constitutionnel dans les Etats membres.
Au cours de la session extraordinaire de la CEDEAO tenue en septembre 2021 sur la situation politique en Guinée et au Mali, le Bénin, avec le soutien d’autres pays, avait demandé la révision du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance. Cette demande a été prise en compte et sera une réalité d’ici là.
Les travaux sont en cours et les conclusions sont attendues dans très peu de temps. « La Conférence invite la Commission à finaliser les travaux en cours portant sur la révision du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance », lit-on dans le communiqué final du sommet extraordinaire du 28 janvier 2022.
Selon les principes du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance, un « gouvernement ou un pouvoir n’est établi que par des élections ». Le Protocole s’oppose à « tout changement anticonstitutionnel et toute méthode d’accession au pouvoir d’Etat par les armes ».
En défendant sa demande en septembre dernier, le Bénin a évoqué les conséquences néfastes des changements anticonstitutionnels. « Le Bénin condamne la rupture dans les ordres constitutionnels dans nos pays. On ne peut pas développer un pays si l’on retourne à cet ordre décadent d’il y a quelques années qui faisait que nos pays étaient le théâtre de coups d’État qui portent atteinte à tout effort de développement. Il ne faudrait pas que cette régression fasse tâche d’huile », avait déclaré Aurélien Agbénonci, ministre béninois des affaires étrangères.