Alors qu’il devait débuter contre la Guinée, lors de deuxième journée des phases de groupe de la CAN 2022, Pape Gueye a finalement déclaré forfait pour ce match avec le Sénégal, à cause d’une suspension prononcée par la FIFA. Dans une lettre, relayée par la Fédération sénégalaise de football ce lundi, la CAF a déploré le timing “inopportun” de cette suspension qui est tombée en pleine CAN.
Lors du match de la deuxième journée de la CAN 2022 entre le Sénégal et la Guinée (0-0), Pape Gueye avait été retiré de la composition des Lions de la Téranga au dernier moment. Après la rencontre, on apprenait que le joueur avait été suspendu 4 mois par la FIFA, à cause d’un litige entre son club actuel l’OM, et le club qui l’a vendu en 2020 Watford.
Décriant un timing particulièrement «inopportun» pour l’application de cette sanction, la Confédération africaine de football (CAF) a adressé une lettre musclée à la FIFA, en guise de protestation, relayée ce lundi par la Fédération sénégalaise de football (FSF).
«Nous prenons acte avec surprise et consternation de la notification, en pleine Coupe d’Afrique des nations, de la suspension par la FIFA du joueur sénégalais Pape Gueye en lien avec une affaire qui dure depuis plus d’une année au moins. Engagé dans la CAN en cours, le joueur en question a appris cette décision dans le bus l’amenant au stade avec ses coéquipiers pour le match Sénégal-Guinée», a d’abord déploré l’instance panafricaine.
«Que les choses soient claires, la présente n’est pas une contestation de la décision elle-même, mais une protestation contre sa notification à un moment particulièrement inopportun, en pleine compétition phare du continent.» a poursuivi l’instance dirigeante du football africain.
Communiqué de la CAF : Pape Alassane Gueye
— FSF (@Fsfofficielle) January 17, 2022
La CAN pas assez respectée
Dans cette lettre, le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba a déploré le manque de reconnaissance que subit la CAN, tout en insinuant que la FIFA aurait traité ce dossier différemment s’il s’était agi d’un joueur européen.
«Dans cette affaire et selon ma compréhension, rien n’empêchait l’organe ou le responsable compétent d’attendre 3 semaines jusqu’à la fin de la compétition… C’est à se demander si cet organe ou ces employés de la FIFA ont conscience que la CAN existe et qu’elle se joue en ce moment. Auraient-ils publié de la sorte sans attendre une suspension à l’encontre d’un Mbappé en plein Euro ?» A lancé le dirigeant.
La CAF a ensuite insisté sur la mauvaise image que donne le timing de cette sanction sur sa relation avec la FIFA : «Le moment inopportun de la notification de cette décision donne une mauvaise perception de la bonne relation entre la FIFA et la CAF. Elle prête le flanc à ceux qui disent que la FIFA ne respecte pas l’Afrique, alors que nous savons bien que tel n’est pas le cas. Je suis bien placé pour le dire (Véron Mosengo-Omba a travaillé à la FIFA, ndlr). De plus, cette notification malheureuse déstabilise non seulement l’équipe concernée, mais également la compétition, sachant que le joueur en question est dans le plan marketing de la CAF.»
Pour finir, l’instance du football africain demande fermement à la FIFA de prendre des dispositions pour que de telles situations ne se répètent pas à l’avenir : «Cet incident met à mal l’esprit de collaboration que nous attendions de la part d’un partenaire de premier plan pour la CAF. Nous comptons sur vous pour prendre des mesures adéquates afin d’éviter de tels inconfort à l’avenir et pour expliquer au besoin les différentes compétitions de la CAF aux employés de la FIFA, notamment ceux de la division « legal« ».
Cette fois-ci, la FIFA a vraiment mis en colère la Confédération Africaine de football, qui ne s’est pas gênée pour le faire savoir. C’est ce que les joueurs africains attendent de la CAF, que cette dernière prenne leur défense. Et cette lettre est un bon début même si l’instance dirigeante du football africain a encore beaucoup à faire pour faire respecter l’Afrique et ses footballeurs à l’internationale.