Un ancien militaire français, désormais conseiller en sécurité pour une entreprise minière australienne au Burkina Faso, a été arrêté par la police burkinabè à la mi-août, selon un rapport du journal Le Monde.
Cet ex-légionnaire, Damien L., avait regagné le Burkina Faso le 11 août 2024 pour une rotation mensuelle, une routine qu’il suit depuis quatre ans. Officiellement, son arrestation serait liée à un problème de visa.
Âgé d’une quarantaine d’années et originaire de Normandie, Damien L. a servi pendant cinq ans au sein du 2e régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, en Corse, où il a atteint le grade de caporal, selon les informations du quotidien.
Après avoir quitté la Légion étrangère, il s’est tourné vers la sécurité privée, comme beaucoup de ses anciens camarades. Il a exercé dans plusieurs pays, dont Haïti, l’Irak, et le Venezuela, avant de commencer à travailler dans le secteur minier au Burkina Faso en 2020. Toutefois, à son arrivée récente à Ouagadougou, il a été appréhendé par des agents de la Direction de la sécurité de l’État (DSE). Sa chambre d’hôtel, située dans un établissement fréquenté par des paramilitaires russes, a été fouillée, ainsi que ses téléphones et son ordinateur personnel.
Les agents de la DSE ont découvert que Damien L. échangeait des informations sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, ce qui a soulevé des soupçons d’espionnage et déclenché une enquête approfondie sur son entourage et ses contacts.
Toujours selon Le Monde, Damien L. a été transféré dans une villa utilisée comme centre de détention par la DSE dans le quartier huppé de Ouaga 2000. Certains responsables de la sécurité burkinabè le soupçonnent de travailler clandestinement pour les services de renseignement français, une accusation que plusieurs sources françaises démentent catégoriquement.
Pour le moment, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas commenté l’affaire.