Le Premier ministre burkinabé, Albert Ouedraogo, a répondu lundi, aux questions de parlementaires sur la feuille de route de la transition qu’il a présentée à l’assemblée nationale. Les questions sont en majorité, d’ordre sécuritaire.
Suite à l’exposé de la Feuille de Route par le Premier Ministre de la Transition, Albert Ouedraogo, lequel a duré trente minutes chrono, les députés ont posé leurs principales préoccupations. Les préoccupations ont pris notamment en compte, la durée de la Transition, la Politique de défense nationale et de sécurité intérieure, l’insertion socio- professionnelle des jeunes et des femmes, la communication de crise du Gouvernement, la gestion de la crise de l’éducation, la coopération militaire, la gestion des terroristes qui souhaiteraient déposer les armes…
Répondant aux questions de ces derniers, le Premier ministre a d’abord tenu à rassurer certains d’entre eux qui ont cru que la devise du Burkina Faso avait changé, avec l’avènement de la Transition. « Il n’y a pas d’amalgame possible. Notre devise reste toujours Unité-Progrès-Justice. Mais, il faut noter que nous sommes dans un contexte de guerre. C’est pour cela que le slogan La patrie ou la mort, nous vaincrons, est revenu », a-t-il expliqué.
Radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent
Sur la question de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent, Albert Ouédraogo a révélé que son Gouvernement va adopter très prochainement en Conseil des ministres, la Stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de la lutte contre l’extrémisme violent. Il a également annoncé la création d’un Centre national de déradicalisation, dont l’objectif sera de faciliter le retour des burkinabè enrôlés dans les groupes terroristes.
En ce qui concerne la situation qui prévaut à Béguédo, le Gouvernement, de l’avis de M. Ouédraogo, déplore les actes de vandalisme qui ont été posés dans cette localité et qui contribuent à l’effritement de la cohésion sociale. Il a déclaré que des arrestations ont déjà été effectuées et que les investigations sont toujours en cours, afin que les auteurs de ces actes soient punis, conformément à la loi.
Y aura-t-il une remise en cause ou une continuité du processus de réconciliation nationale, débuté sous le régime de l’ex président, Roch Marc Christian Kaboré? « Dans l’axe 4 de la feuille de route de la Transition, il a été mentionné clairement que le Gouvernement s’engage à poursuivre le processus en cours, parce qu’il y a eu un travail qui a été fait », a rassuré Albert Ouédraogo.
Réorienter la stratégie de coopération
Le Premier ministre s’est aussi prononcé sur les primes accordées aux éléments des Forces de défense et de sécurité qui se trouvent sur le front de la lutte contre le terrorisme. Il a indiqué que les primes d’opération s’élèvent à 3000 FCFA par jour, pour les soldats du rang, 4000 FCFA pour les sous-officiers et 5000 FCFA pour les officiers. Les ayants-droits des soldats tombés, reçoivent quant à eux, une somme de 10 millions de FCFA.
Selon Albert Ouédraogo, quand un soldat tombe au front, il est automatiquement promu au grade supérieur et pendant deux ans, sa famille bénéficie du salaire plein, ensuite, la moitié du salaire pendant trois ans. Le chef du Gouvernement a par ailleurs rassuré ses interlocuteurs qui ont émis des doutes sur l’opérationnalisation du Commandement des opérations du Théâtre national (COTN), que celui-ci a bien commencé à dérouler ses activités.
En ce qui concerne les partenariats noués par notre pays dans le domaine militaire, le Premier ministre a fait savoir que le Burkina Faso coopère déjà avec plusieurs pays, africains, européens, américains et asiatiques. « Une réflexion est en cours au niveau de la défense, en vue de réorienter la stratégie de coopération, pour optimiser les domaines de coopération, en fonction des opportunités qu’offre chacun des partenaires », a-t-il soutenu.
On retient aussi de ce grand oral du Premier ministre, que le PNDES 2 (Plan National de Développement Economique et Social, 2e phase) va se poursuivre avec la Transition.