La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a examiné, le lundi 21 octobre 2024, le dossier d’un directeur d’école ayant été victime d’une escroquerie.
La victime selon Banouto porte des accusations à l’encontre d’un individu, se présentant comme le marabout de feu Dj Arafat, l’accusant de l’avoir dépouillé sous l’emprise de potions mystiques.
L’accusé n’est pas le seul présenté à la juridiction spécialisée. Il est accusé au même titre qu’un autre marabout, complice du principal accusé. Les deux ont été poursuivis pour avoir escroqué un sexagénaire propriétaire d’une école. La victime et les mis en cause ont été confrontés lors de l’audience correctionnelle de la juridiction spéciale.
A la barre, le fondateur de l’école a exposé son « malheur ». Selon le témoignage, ses difficultés ont commencé à la suite d’une remarque faite dans un restauration géré par l’un des deux marabouts. À chaque visite dans ce lieu, la victime affirme qu’il était rempli de clients.
Dans l’optique d’accueillir davantage de visiteurs dans son établissement scolaire, inspiré par le succès du restaurant, le fondateur de l’école a décidé de se rapprocher du propriétaire pour découvrir son secret.
Là, commence son malheur, apprend-il. Le propriétaire du restaurant lui a expliqué que ce phénomène n’était pas d’ordre naturel mais mystique, et qu’il allait l’assister dans cette démarche.
Le sexagénaire a souligné devant la Cour qu’il a entrepris de fournir les ressources nécessaires à la réalisation de travaux mystiques destinés à attirer une clientèle vers son établissement scolaire. Il a affirmé que presque chaque mètre de l’école, ainsi que son bureau et sa chambre, a été orné d’objets supposés mystiques, enfouis par le marabout, lesquels, selon ses explications, ont pour objectif d’inciter les parents à inscrire leurs enfants dans son établissement.
Mais au lieu que le fondé ait beaucoup d’élèves, c’est lui-même qui s’est vu hypnotiser par les effets des travaux mystiques. Il a déclaré avoir perdu tout contrôle après l’installation de ces gris-gris et à commencé par remettre tous ses avoirs aux marabouts. Au début, dit-il, il aurait donné une somme de sept millions de FCFA. Après les marabouts lui auraient demandé encore 14 millions qu’il a également remis. Et petit à petit, il leur confiait toutes les recettes qu’il faisait à l’école. Dans cette situation obscure, la victime a déclaré avoir cédé 15 de ces parcelles (4 parcelles délimitées et 11 parcelles non délimitées) et a remis la totalité de la somme sous l’influence d’un phénomène qu’il ne pouvait expliquer.
En fin de compte, a-t-il précisé, ce sont ses amis ainsi que certains enseignants de son établissement scolaire qui lui ont apporté leur soutien.
Il a précisé qu’il doit sa survie à un ami policier qui lui a offert un verre d’une potion. « Auparavant, je ne me sentais pas du tout bien. Cependant, après avoir ingéré la potion, j’ai commencé à retrouver mes esprits.
« C’est moi-même qui ai conduit mon véhicule pour quitter son domicile », a affirmé le plaignant devant les juges. Depuis cet incident, il a pris conscience de l’engrenage dans lequel il s’était engagé. Il a évalué le préjudice à 40 millions de FCFA.
Après la déposition des deux marabouts, la Cour a renvoyé au 2 décembre 2024 la suite du procès. Le juge a invité la victime à mettre de l’ordre dans les préjudices qu’elle réclame avec les preuves à l’appui. Â