La Commission d’instruction a décidé de renvoyer le dossier de l’opposante Reckya Madougou en jugement. Cette décision prise le samedi 28 novembre 2021 a surpris l’un des avocats de l’ancienne ministre, mais elle-même reste sereine.
En détention provisoire depuis neuf (09) moi pour « financement d’actes terroristes », la candide recalée du parti Les Démocrates a vu son dossier renvoyer en jugement. En effet, la Cour avait renvoyé le dossier en instruction pour des enquêtes complémentaires. La Commission a déposé son rapport et Reckya Madougou sera fixée sur son sort à l’issue d’un procès.
Maître Rénaud Agbodjo, l’un des avocats de Reckya Madougou se dit déçu par la décision de renvoi en jugement, car selon lui, l’examen du dossier en instruction devrait aboutir à un non-lieu pour défaut de preuves. « On ne lui a jamais opposé une quelconque preuve matérielle. C’est ce que justifie d’ailleurs notre effarement sur une décision de renvoi à un jugement », a-t-il confié à Frissons radio. « Ç’aurait été un soulagement si l’arrêt avait abouti à un non-lieu, puisque Mme Madougou est en détention depuis 9 mois pour des faits qu’elle n’a pas commis », a ajouté l’avocat.
L’homme de droit précise que sa cliente a accueilli la nouvelle du renvoi en jugement avec beaucoup de sérénité. « Elle a accueilli cette décision avec beaucoup de sérénité. Elle continue toujours de dire ce qu’elle dit, qu’elle est étrangère à tout ce que le procureur spécial lui reproche », a-t-il martelé.
Candidate recalée à la présidentielle d’avril 2021
Candidate désignée du parti Les Démocrates, à la présidentielle d’avril 2021, Reckya Madougou a été recalée à l’étape des dépôts de dossier à la Commission électorale nationale autonome (Céna). Son dossier avait été rejeté pour défaut de parrainages. Une décision de la Céna, confirmée par la Cour constitutionnelle.
Reckya Madougou avait entrepris des sorties politiques pour protester et dénoncer ce qu’elle appelait « élection présidentielle exclusive ». Elle a été d’ailleurs arrêtée à la fin d’un meeting à Porto Novo le mercredi 03 mars 2021. L’opposante est accusée d’avoir financé un projet d’actes terroristes visant à déstabiliser l’élection présidentielle. Deux autres personnes, identifiées comme des complices, sont aussi en prison dans la même affaire.