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Bénin: quand Celtiis rime avec pratiques anti-concurrentielles et incivisme

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Depuis le vendredi 21 octobre 2022, un nouveau opérateur GSM a fait son entrée dans l’univers des télécommunications au Bénin. Si l’arrivée tout feu tout flamme du troisième opérateur est source d’espoir pour beaucoup de consommateurs qui se disent désabusés face aux deux autres, il n’en demeure pas moins qu’elle inaugure et officialise une nouvelle ère de pratiques anti-concurrentielles dans l’univers des GSM et d’incivisme notoire sur les espaces publics, libérés manu militari, il y a quelques années.

Après plusieurs années marquées par un duopole sur le marché de la téléphonie mobile au Bénin, le gouvernement de la rupture, sous la houlette du président Patrice Talon, a décidé de mettre fin à ce règne sans partage de Moov Africa et MTN Bénin. Et le dévolu a été jeté sur la Société béninoise d’infrastructures numériques (SBIN), une entreprise née des cendres des dépouilles de Libercom et de sa mère Bénin Télécoms Infrastructures.

Mais, à peine lancé, le nouveau réseau GSM Celtiis porté par la Société Béninoise d’Infrastructures Numériques (SBIN) fait déjà déchanter. Non seulement rien ne prouve que le « Messie » est venu avec le salut tant espérer, mais bien plus, il a déjà des symptômes de pratiques assimilables à de l’exploitation abusive des aides accordées au moyen de ressources de l’Etat. Des pratiques qui faussent, non seulement la concurrence à court terme, mais à moyen et long terme, conduira à coup sûr à un environnement d’incivisme « légitimé ». Et voici quelques unes !

Celtiis vend la peau de l’ours sans l’avoir tuer

A peine transplanté en terrain conquis, Celtiis venu fraichement de sa pépinière se voit déjà décerner la palme de l’entreprise « la plus innovante dans le domaine de l’internet au Bénin ». Et pourtant, il a clairement été annoncé que la nouvelle plante, le temps de s’acclimater, devra utiliser les installations des autres réseaux aux reins solides, qui l’aideront à porter à 65 voire 75 % sa couverture réseau. Celle-ci étant à peine à 50%. Alors, par quel alchimie, la palme de l’entreprise « la plus innovante dans le domaine de l’internet au Bénin » a été décernée à une entreprise dont le produit a 16 jours de vie ?

Aucune intempérie n’a encore soufflé sur la nouvelle plantule qui vient à peine d’être mise sous terre et l’horticulteur communique à tout vent qu’il est le meilleur dans son domaine. Il a si tôt feint d’oublier que dans les étapes de croissance d’une plantule à peine extraite de sa pépinière, tout peu basculer selon les saisons et les intempéries. Mais, Celtiis se targue déjà d’être le meilleur réseau GSM 4G+ au Bénin. Meilleur en terme de la couverture qui s’appuie sur les infrastructure des ses ainés ?

Celtiis, le « deux poids, deux mesures » ?

Au lancement officiel de ses activités, la communication agressive autour de l’arbre dit « géant et robuste » a fait oublier les règles mimina de civisme. L’opérateur qui, après quelques heures d’activités, s’est déjà vue décerner la palme de l’entreprise « la plus innovante dans le domaine de l’internet au Bénin » a installé, au vu et au su de tout le monde, ses cabines sur les trottoirs des grandes villes du pays. Si depuis quelques années, les expositions de meubles, les étalages de pains, les marchands d’unités GSM de Moov Africa et MTN Bénin ont tous été bannis des trottoirs, accotements et abords des routes, Celtiis fait désormais exception.

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La concurrence et la communication dans laquelle s’est lancée la Société Béninoise d’Infrastructures Numériques (SBIN) l’a obligé à boycotter l’interdiction d’occuper les abords des routes. Celtiis s’est ainsi inscrit dans la logique, « il faut exposer ses articles afin d’attirer l’attention des clients », un argument avancé par les ex-occupants des trottoirs que le gouvernement avait déguerpi. La sécurité des usagers de la route, surtout des piétons, a été sacrifiée sur l’autel du capitalisme, sous le regard des autorités communales et gouvernementales qui ont décidé de favoriser le nouveau opérateur. Le « deux poids, deux mesures » !

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Selon la loi N° 2016-25 du O4 novembre 2016, portant organisation de la concurrence en République du Bénin, en son article 11, « les aides accordées par l’Etat ou celles accordées au moyen de ressources de l’Etat sous quelque forme que ce soit, lorsqu’elles faussent ou sont susceptibles de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises » constituent des pratiques anti-concurrentielles. Plus encore, Celtiis a des avantages concurrentiels parce que l’Autorité de Régulation a imposé aux opérateurs dominants des obligations de nature tarifaire. Si ces obligations sont des avantages pour les consommateurs, elles le sont également pour le nouvel arrivant qui pourrait fixer des tarifs que ses concurrents ne peuvent suivre.

Celtiis, une nouvelle ère d’incivisme légitimée ?

Avec ses kiosques de fortune installés, à coût réduit et en peu de temps sur toute l’étendue du territoire béninois, Celtiis inaugure au Bénin une nouvelle ère, non seulement de pratiques anti-concurrentielles, mais également d’incivisme. Des attroupements se font déjà constatés aux alentours des ces kiosques de l’opérateur.

En effet, pour s’offrir les prestations de l’opérateur, les clients n’hésitent pas à stationner sur les trottoirs et sur les accotements. Un véritable danger pour le trafic routier, surtout aux heures de pointe dans les grandes villes. Ces kiosques cachent parfois la vue sur les panneaux de signalisation routière. Et pourtant, le ministre du Cadre de vie, José Didier Tonato, avait déclaré en 2016, avant la mise en exécution de la décision gouvernementale de libérer les espaces publics : « les boutiques doivent être à l’intérieur des parcelles, » et de faire le constat amer qu’au Bénin, « non seulement on occupe les devantures en érigeant les boutiques, mais aussi on occupe le reste de l’espace avec les pousse-pousse et les articles ».

Un des kiosques du troisième opérateur téléphonique à Cotonou, dans un angle de rue, non loin d’une plaque de signalisation routière. Cotonou le 07 novembre 2022.
Un des kiosques marchands du troisième opérateur téléphonique à Cotonou, dans un angle de rue, non loin d’une plaque de signalisation routière. Cotonou le 07 novembre 2022.

« Nos villes sont en perte de vitalité. Notre cadre de vie est dégradé et manque d’attractivité. L’occupation anarchique des trottoirs et terre-pleins centraux, l’encombrement de la circulation, la paralysie de la mobilité, l’insalubrité, les risques d’accident, bref, la laideur de la ville », a fait savoir, en 2016, José Didier Tonato. Si l’incivisme aux abords des routes se doit d’être combattu depuis 2016, l’arrivée de Celtiis change la donne. Le troisième opérateur téléphonique ouvre la boîte de Pandore et autorise de facto, sous l’omerta des autorités gouvernementales, d’autres commerces à faire pareil.

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