La révision en vue du Code pénal a pour objectif principal de permettre au président de la République de suspendre des peines de prison, à la demande des détenus et selon les conditions définies. Ce changement annoncé dans le Code pénal, n’est pas une avancée, selon Me Aboubakar Baparapé. L’homme de droit y voit un recul.
Maître Aboubakar Baparapé n’est pas pour la modification du Code pénal telle qu’annoncée. Pour lui, en demandant à l’Assemblée nationale de procéder à la révision du Code afin de lui permettre de décider de la suspension ou non d’une peine, est une « interférence grossière ». Selon sa compréhension, cette modification est une échappatoire pour le président Patrice Talon qui évite de faire « libérer, de pardonner, de son propre chef, les détenus politiques ».
De l’exposé du Porte-parole du gouvernement sur cette procédure, l’avocat a retenu que la suspension des peines « est un mécanisme par lequel, une personne déjà condamnée par des juridictions à des peines d’emprisonnement ferme et qui a épuisé toutes les voies de recours ». « Exécutant déjà la peine, c’est en ce moment que tu écris pour demander au Chef de l’Etat, d’autoriser à suspendre l’exécution de ta peine. C’est astucieux », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à Reporter Bénin Monde.
Parlant des « raisons humanitaires » évoquées, Aboubakar Baparapé rappelle que les autorités n’ont pas eu besoin de modifier le Code pénal avant d’autoriser l’ancien député Atao Hinnouho à aller se faire soigner en France.