Depuis quelques années, le Bénin mène une lutte farouche contre la cybercriminalité. Mais le constat, c’est que chaque année, la Criet qui est l’un des outils de cette lutte fait face à plus de procédure de cybercriminalité. Contrairement à ce que l’on peut penser, ce n’est pas la lutte qui augmente le nombre de cybercriminels.
A la faveur de la rentrée solennelle de la juridiction spécialisée qui a eu lieu ce mercredi 9 octobre, Elomn Mario Mètonou s’est prononcé sur cette situation qui, à priori peut paraître anecdotique. Selon le patron du parquet de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme rapporté par Banouto, cette augmentation de procédures se justifie par la mise en Å“uvre de bons moyens de lutte.
« Cette augmentation du nombre de procédures ne doit cependant pas être interprétée comme un signe d’échec. Elle traduit plutôt une montée en efficacité des services d’enquête et de la CRIET. Désormais un Centre national d’investigations numériques existe au Bénin », a expliqué Mario Mètonou.
Mieux, précise t-il, la répression qui se limitait seulement à Cotonou et environs s’est étendue à tout le territoire national. « Le CNIN dispose d’une direction de la lutte contre la cybercriminalité (DLC) ayant des démembrements au nord, au centre et au sud », a-t-il fait savoir.
La cybercriminalité en chiffre…
A croire le procureur spécial de la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), la juridiction qu’il préside a traité depuis sa création 1956 dossiers de cybercriminalité. Et ces dossiers augmentent au fil des années.
Selon ce bilan rendu public ce mercredi 9 octobre 2024, sur les trois dernières années, l’on a observé une progression constante du nombre de procédures de cybercriminalité passant de 347 en 2022, à 415 en 2023 et déjà à 576 au 17 septembre 2024.
Le rapport de la CRIET souligne l’impact significatif de la juridiction spéciale sur diverses infractions, en particulier sur la corruption et le détournement de deniers publics en diminution.