Invité à se prononcer sur la condamnation des opposants Joël Aïvo et de Reckya Madougou, Maître Jacques Migan met l’accent sur l’aspect équitable qui caractérise, selon lui, le procès des deux opposants devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
Selon Jacques Migan, le procès de Joël Aïvo et de Reckya Madougou répond à tous critères d’un procès équitable. Au micro de Esae Tv, l’homme de droit a expliqué les éléments qui fondent sa déclaration. Selon ses dires, le premier élément, c’est que les deux prévenus ont été jugés dans un délai relativement court.
Aïvo dit que ça fait 8 mois qu’il est en détention préventive. On aurait pu attendre 2 ans, 4 ans ou 5 ans, comme cela se fait habituellement. Mais la commission d’instruction a mis 8 mois pour instruire le dossier. Je crois que c’est un délai raisonnable.
Me Jacques Migan
Il fait également savoir que dans ces procès, le contradictoire a été de mise. « Le deuxième élément, c’est le contradictoire, ça été fait en instruction et à la barre. les échanges, les communications de pièces, des preuves », a assuré Me Migan.
Le troisième élément qui conforte l’avocat dans sa position c’est le double degré de juridiction, désormais possible à la Criet. Les condamnés peuvent faire appel de la décision de justice, « ce qui veut dire que le procès est véritablement équitable », a-t-il martelé.
Joël Aïvo et Reckya Madougou avaient chacun, pour ambition de succéder à Patrice Talon à l’issue de l’élection présidentielle d’avril 2021. Mais ils ont été tous recalés à l’étape du dépôt des dossiers pour défaut de parrainages. Tous deux candidats désignés de l’opposition, ils ont entrepris des rencontres avec leurs partisans sur le terrain pour dénoncer une « élection exclusive, sans une véritable opposition ».
Dans la foulée de la contestation, les deux opposants ont été interpellés et déposés en prison. Reckya Madougou a été poursuivie et condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions francs de CFA d’amende, pour complicité d’actes de terrorisme. En ce qui concerne Joël Aïvo, il a écopé de 10 ans de réclusion criminelle et 45 millions de francs CFA d’amende pour « blanchiment de capitaux et complot contre la sûreté de l’Etat ».