Au Bénin, le clergé catholique a demandé une relecture consensuelle du code électoral, modifié le 15 mars dernier.
La polémique sur le code électoral modifié le 15 mars dernier revient au centre des débats au Bénin. Après avoir été critiqué par l’opposition et questionné par la société civile, le clergé béninois, à travers la conférence épiscopale, a appelé à une révision consensuelle du texte. Cette demande intervient après un colloque scientifique organisé en avril 2024, portant sur l’évolution du code électoral de 1990 à nos jours et ses implications pour les prochaines élections de 2026.
Selon RFI, la conférence épiscopale du Bénin a exprimé cette semaine, lors d’une déclaration publique à Cotonou, son inquiétude quant au manque de « discussion ouverte et de concertation » dans les modifications des lois électorales. Le clergé pointe plusieurs amendements jugés problématiques, notamment l’augmentation du nombre de parrainages nécessaires pour les candidats à l’élection présidentielle, une mesure qui, selon eux, limite l’accès des partis aux candidatures.
Une autre source de préoccupation est le seuil de 20% des suffrages par circonscription requis pour obtenir un siège de député. L’Église rappelle que, même avec un seuil de 10% au niveau national, seuls trois partis avaient réussi à obtenir des sièges.
Le père Eric Okpeitcha, secrétaire général adjoint de la conférence épiscopale, a lu une déclaration recommandant une relecture consensuelle du code électoral : « La conférence épiscopale du Bénin invite le gouvernement et l’Assemblée nationale à Å“uvrer à une relecture consensuelle dans un esprit de vérité et dans l’intérêt supérieur de la Nation. La paix sociale que favorisera la relecture du code électoral repose également sur le dialogue, facteur de réconciliation, de pardon mutuel et de rassemblement de toutes les parties pour le bien-être de tous. »
Ce plaidoyer pour une relecture du code électoral est soutenu par plusieurs acteurs, dont l’opposition et la société civile. Le clergé insiste sur l’importance d’orienter le code électoral vers des élections transparentes, inclusives, libres et démocratiques. Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore répondu à cette demande.