L’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI-Bénin) alerte les internautes sur un nouveau mode opératoire de sextortion. Dans un message diffusé ce dimanche 07 août 2022, l’Agence a dévoilé la nouvelle stratégie des cybercriminels.
Au Bénin, des cas de sextortion se multiplient sur les réseaux sociaux. Plusieurs victimes ont déjà remonté leurs mésaventures à l’ANSSI qui a jugé opportun de donner l’alerte. La sextortion, il faut le rappeler, est une extorsion sexu3lle via les réseaux sociaux. Le cybercriminel menace de partager vos images et vidéos sexu3lles si vous ne payez pas une grosse somme.
Selon les explications de L’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information, le nouveau mode opératoire des cybercriminels consiste à lancer des appels vidéos aléatoires. « Un montage vidéo est fait avec le visage de la victime et une autre vidéo la mettant dans une situation intime dans le but de faire pression et d’extorquer de l’argent à cette dernière », a expliqué l’ANSSI.
Pour ne pas tomber dans le piège et se faire prendre, les internautes sont invités à la vigilance face aux appels vidéos venant d’inconnus. Par ailleurs, il est important que les victimes informent au plus vite les autorités compétentes.
Un député béninois victime en 2018
Pour rappel, en 2018, un député béninois de la 7e législature avait fait les frais de cette forme d’arnaque. La vidéo avait fait le tour des réseaux sociaux et suscité la réaction du cabinet du parlementaire à travers un communiqué. « Il y a quelques jours, j’ai reçu le message d’un certain LACAZETTE Iris qui dit résidant en France et qui détenait une vidéo dans laquelle je serais en plein ébat s3xuel et que je devrais l’intéresser à hauteur de 50.000 Euros pour ne pas me voir s’exposer sur les réseaux sociaux », pouvait-on lire dans ledit communiqué.
A l’analyse des informations rapportées en son temps, on s’aperçoit que le mode opératoire décrit par l’ANSSI n’est pas très différent de celui utilisé par les bourreaux du député.
Ce que prévoit la loi…
Même si le code du numérique n’aborde pas nommément la sextortion, il a prévu et puni une autre infraction qui n’en est pas loin. Il s’agit du chantage, qui consiste notemment à extorquer de l’argent à quelqu’un en le menaçant.
Cette infraction est évoquée à l’article 571 du code du numérique qui stipule : « quiconque extorque, en menaçant de révéler ou d’imputer des faits de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération, soit une signature, un engagement ou une renonciation, soit la révélation d’un secret, soit la remise de fonds, de valeurs ou d’une chose quelconque au moyen d’un ou sur un réseau de communication électronique ou un système informatique, est puni de six (6) ans d’emprisonnement et de cinq millions (5 000 000) de francs CFA d’amende ».