L’édition 2022 de la Rentrée artistique et culturelle universitaire (Racu) de l’’Ensemble Artistique et Culturel des Étudiants (EACE) n’est pas allée à son terme. Pour cause, la grande soirée spectacle qui devrait mettre fin à cette activité a été interrompue le vendredi 21 janvier par l’intervention des éléments de la garde fédérale de la Fédération Nationale des Etudiants du Bénin (FNEB).
Le torchon brûle entre l’EACE et la garde fédérale de la FNEB. Dans la soirée du vendredi, alors que l’EACE déroulait tranquillement son programme de la Racu 2022, il s’est heurté à la présence brutale des membres de la garde fédérale. Ceux-ci se sont plaints de ce qu’ils n’avaient pas été informés au préalable de l’organisation d’un tel spectacle. « À leur arrivée, ils nous ont fait appel et nous nous sommes déplacés vers eux pour discuter. Ils nous faisait comprendre que nous n’avions pas envoyé un courrier administratif directement adressé au directeur de la garde fédérale et pour ça, ils vont arrêter le spectacle », a confié Ariax Dakpogan, directeur de l’EACE.
Malgré les explications des responsables de l’EACE qui ont fait comprendre qu’ils avaient adressé un courrier à la FNEB, leur organisation faîtière, « ils se sont précipités sur le lieu du spectacle et ont enlevé les câbles des lumières, les appareils de sonorisation et le spectacle s’est arrêté », a déclaré le directeur de l’EACE. Face à cet agissement de la garde fédérale, le président de la FNEB, Igor Rodolphe Tossou, a été joint. Une fois sur les lieux, ce dernier a tenté de régler la situation, mais les éléments de la garde fédérale étaient visiblement restés sur leur position.
« Si quelque chose arrivait au cours du spectacle, qu’ils ne viennent pas se plaindre »
Après l’intervention du président de la FNEB un calme précaire a été constaté sur les lieux. Mais une phrase attribué au directeur de la garde fédérale va tout chambouler. « On a entendu le directeur de la garde fédérale dit : ok président, vous avez dit de les laisser, on va les laisser, mais si quelque chose arrivait au cours du spectacle, qu’ils ne viennent pas se plaindre », a rapporté Ariax Dakpogan.
Selon les propos du directeur de l’EACE, c’est après les « déclarations menaçantes », que la décision a été officiellement prise de surseoir au spectacle. « Quand j’ai entendu cette phrase, j’ai dépêché une coordination, qui a officiellement pris la décision de surseoir au spectacle », a-t-il précisé.
La part de vérité du président de la FNEB
Interrogé sur la situation, Igor Rodolphe Tossou donne sa version des faits et déplore ce qui s’est passé. Selon ses dires, la FNEB a effectivement reçu en bonne et due forme un courrier de l’EACE l’informant de la tenue de la Racu. Mais il explique que cela ne suffit pas pour que les choses se passent normalement. Il dit avoir recommandé aux responsables de l’EACE de discuter en amont avec la garde fédérale et même avec toutes les autres structures de sécurité qui opèrent au sein du campus.
Dans la maison, il y a un certain nombre de dispositifs sécuritaires. Il y en a au sein de la FNEB et au sein des autres organisations. Quand il y a une activité qui doit s’organiser et qu’il n’y a pas une communication au préalable, avec tous les acteurs, parfois, il y a des réactions qui empêchent le bon déroulement de l’activité. C’est ce que nous avons constaté hier.
Igor Rodolphe Tossou
Alerté pour régler le conflit, le président de la FNEB dit avoir joué son rôle. Il a été donc aussi surpris d’apprendre que le spectacle n’a pas continué après son départ. « J’ai été donc calmé la situation. On a calmé les uns et les autres et les choses devraient reprendre, mais compte tenu de la manière dont j’ai été reçu au téléphone, j’étais fâché et j’ai pris la résolution de ne plus suivre le spectacle. J’ai eu le directeur au téléphone qui d’une manière ou d’une autre m’a manqué de respect, parce qu’il y a eu des écarts de langage », a déclaré Igor Tossou.
Déplorant ce qui s’est passé, il invite les protagonistes au dialogue pour le retour définitif du calme. Faut-il le rappeler, l’EACE et la garde fédérale sont toutes deux des structures sous tutelle de la FNEB.