Depuis sa cellule, Fred Houénou adresse une lettre ouverte au président Patrice Talon. Dans cette deuxième correspondance, l’ancien conseiller technique du ministre de la communication demande l’intervention du Chef de l’Etat pour la remise en liberté de tous les « détenus politiques.
En prison depuis des mois, au même titre plusieurs autres opposants, Fred Houénou demande au Président de la République d’intervenir auprès du Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour la remise en liberté des « détenus politiques ». Selon lui, cette intervention, souhaitée de Patrice Talon, permettra au Procureur Mario Mètonou de faire preuve de clémence dans ses réquisitions devant le juge des libertés et de la détention.
Celui qui affirme urbi et orbi que le père ne tue pas son enfant pour cause d’offense , il le punit et le ramène ensuite. Point donc besoin d’attendre une condamnation pour demander une grâce. Monsieur le Président de la République, c’est parce que vous veniez encore de donner la preuve à la face de notre continent tout entier de votre profond attachement à la restauration de la culture africaine, et aussi parce que dans votre discours d’investiture vous avez déclaré et je cite « les élections sont terminées à présent , je veux rassembler tous mes enfants à la construction de la nation » que je viens humblement demander au premier magistrat du Bénin de bien vouloir intervenir auprès du procureur spécial de la CRIET afin que dans ses réquisitions devant le juge des libertés , il fasse preuve de clémence envers tous les détenus car tous sont vos enfants.
Fred Houénou
Le président du Rassemblement pour la République (RPR) fait savoir que le maintien en prison des « détenus politiques » impacte négativement leurs familles et par ricochet la République. « Les familles se disloquent , les enfants cessent l’école, la souffrance gagne les cÅ“urs parce que les pères sont toujours en détention. Monsieur le Président, la famille, l’école et la culture, voilà les socles de notre République et pour que le Bénin continue de rester pour chacun d’entre nous une espérance infaillible, je vous prie de bien vouloir parler. Parler s’il vous plaît Monsieur le Président », lit-on dans sa lettre.
Pour rappel, au nombre des personnes interpellées et déposées en prison lors de la période électorale d’avril 2021, 45 prévenus ont été déjà relâchés, mais mis sous contrôle judiciaire. Ils sont pour la plupart épinglés pour des actes jugés « terroristes » et « d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».