Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a échappé belle à sa destitution. En effet, les parlementaires dont ils détient la majorité, ont rejeté ce mardi, l’adoption du rapport du Groupe d’experts indépendants sur l’affaire Phala Phala qui l’éclabousse.
C’était prévisible. Composé en majeure partie des députés issus du Congrès National Africain (ANC), du président Cyril Ramaphosa, le Parlement sud-africain qui s’est réuni ce mardi, pour examiner les recommandations du rapport du Groupe d’experts indépendants sur l’affaire Phala Phala, a rejeté l’adoption du rapport par 214 voix contre 148.
L’adoption du rapport du groupe d’expert qui a conclu que le président Cyril Ramaphosa « a pu commettre » des violations et des fautes, pourrait mener le Parlement à entamer un processus en vue d’un vote pour destituer le chef de l’Etat. Cette procédure, si elle était enclenchée, n’aurait toutefois que peu de chances d’aboutir, l’ANC de Cyril Ramaphosa détenant au Parlement une confortable majorité. Mais l’affaire fragilise considérablement le chef de l’Etat, attendu sur le front de la corruption qu’il a juré d’éradiquer.
580.000 dollars sous les coussins d’un canapé
L’affaire remonte à 2020. En février, des cambrioleurs se sont introduits dans une de ses luxueuses propriétés. Des liasses de billets ont été retrouvées sous les coussins d’un canapé. Le chef de l’État est accusé d’avoir préféré ne signaler l’incident ni à la police, ni au fisc. Cyril Ramaphosa «dément catégoriquement» avoir mal agi. Dans une déclaration officielle à la commission qui a opportunément fuité le jour de la remise du rapport parlementaire, il expose en détail sa version des faits.
Selon lui, un homme d’affaires soudanais a acheté des buffles dans son domaine où il élève du gibier et du bétail dans le nord-est du pays. «Il a choisi ceux qui lui plaisaient et payé en liquide le montant de 580.000 dollars», explique le président. L’argent a été caché «sous les coussins d’un canapé d’une chambre peu utilisée», par un employé qui a estimé cette cachette plus sûre que le coffre de la propriété. Cyril Ramaphosa fait également l’objet d’une enquête pénale de l’unité d’élite de la police sud-africaine, les Hawks.
Dans le document de 38 pages dont l’AFP a eu copie, le chef de l’Etat explique n’avoir « aucune connaissance personnelle du cambriolage ». Il était alors en déplacement officiel à Addis Abeba.