La requête déposée par l’ancien ministre Christian Enock Lagnidé devant la Cour constitutionnelle continue de susciter des réactions. Des juristes viennent de saisir la haute juridiction pour contester la recevabilité de cette démarche, estimant qu’elle est irrecevable sur le plan juridique.
Selon les auteurs du recours, un groupe de juriste présidé par Landry Angelo Adélakoun, Christian Lagnidé n’aurait pas qualité pour demander un avis de la Cour sur des questions constitutionnelles aussi sensibles que l’existence d’une nouvelle République et l’éligibilité du président Patrice Talon en 2026.
Ils s’appuient sur les textes régissant le fonctionnement de la Cour, qui définissent les catégories de requérants habilités à saisir l’institution pour une demande d’interprétation ou d’avis.
L’ancien ministre avait introduit, le 27 janvier dernier, une requête visant à clarifier si la révision constitutionnelle de 2019 avait entraîné l’entrée du Bénin dans une nouvelle République et si, par conséquent, le président Patrice Talon pouvait briguer un autre mandat en 2026. Cette initiative a immédiatement relancé le débat sur une éventuelle candidature du chef de l’État, malgré ses déclarations répétées affirmant qu’il n’était pas intéressé par un troisième mandat.
Le recours déposé par les juristes vise à bloquer cette procédure en remettant en cause la légitimité de son auteur. La Cour constitutionnelle devra donc trancher dans les prochains jours, non seulement sur la demande de Christian Lagnidé, mais aussi sur la validité de la contestation portée contre lui.
Cette affaire, qui intervient à moins de deux ans de la présidentielle de 2026, est suivie de près par les acteurs politiques et l’opinion publique. L’issue de ce contentieux pourrait avoir des répercussions sur l’avenir du débat institutionnel au Bénin et, plus largement, sur la dynamique politique des prochaines élections.